Antoine Bovy (1795-1877)

« C'est à Genève qu'Antoine Bovy nait en 1785 en qu'il mourra en 1877; même s'il passe une Partie de sa vie à Paris, il revient toujours dans sa patrie notamment pour frapper de nombreuses médailles. Son père Jean-Samuel et sa mère, née Charlotte Choudens, ont huit enfants; toute cette grande famille vit dans le quartier populaire de Saint-Gervais, haut-lieu de l'horlogerie genevoise et des mouvements révolutionnaires, sur le mode d'un phalanstère inspiré par Charles Fourier (1772-1837).

Grâce è son père, auteur d'un ingénieux balancier, il se forme très tôt au métier de graveur pour lequel i1 montre des talents prometteurs. A 27 ans, il remporte l'important concours de la Société des Arts de Genève, en présentant une Aphrodite aussi gracieuse que sensuelle. Bien vite il acquiert une stature internationale. Signalons quelques-unes de ses médailles: les portraits de Calvin en 1835 et de James Fazy en 1855, ses créations parisiennes: les Chemins de fer de 1842 qui lui vaut la Légion d'honneur l'année suivante, l'Exposition universelle de 1855, la Bataille de l'Alma deux ans plus tard, ou les Halles centrales en 1876; ses nombreuses pièces ou médailles pour les si populaires fêtes des Tirs fédéraux.

Comme créateur de pièces de monnaie, il excelle aussi. Au début du règne de Louis-Philippe, bien que récompensé par la médaille d'or pour ses travaux, Bovy ne fut pas « admis au concours définitif, pour la raison qu'il n'était pas citoyen français ». En 1842, le canton des Grisons lui confie la réalisation de trois pièces. Surtout, il remporte le mandat pour les ultimes pièces genevoises, en 1848. Nous le verrons, il s'impose aussi pour la première émission de la Confédération.

Pendant la fructueuse carrière, Antoine Bovy cumule les succès et les honneurs Mais il conserve un mode de vie modeste qui contraste avec la renommée de ses créations et la réputation de l'atelier familial. Il conçoit le sujet, il dessine le projet, il réalise les outils (plâtre, modèle, poinçon, coin de frappe) et il frappe les médailles. Sans oublier un flair, un sens de l'actualité, une capacité d'anticipation qui font de lui le créateur de la première monnaie suisse, appelée à une prospérité inimaginable puisque, 165 ans plus tard, elle est toujours présente dans nos porte-monnaie... »


Biographie succinte tirée de Antoine Bovy & le Franc suisse, 2016, page 10